La Couleur Pourpre : le remake musical du film de 1985

Mercredi 24 janvier 2024 sortait, dans les salles françaises, La Couleur Pourpre. Ce film musical est adapté de la comédie musicale du même nom, sortie en 2005 et elle-même adaptée du roman éponyme d’Alice Walker, publié en 1982.

Séparée de sa petite sœur, Nettie, et de ses deux enfants, Celie Johnson mène une existence malheureuse, sous la domination d’un époux contrôlant et cruel que tout le monde surnomme « Monsieur ». Un jour, elle fait la rencontre de Sofia, sa belle-fille au caractère bien trempé, et Shug Avery, une reine du blues aussi sensuelle que talentueuse. Grâce à ces deux femmes, Celie trouvera la force de devenir la femme qu’elle a toujours rêvé d’être.

Des femmes que rien (ni PERSONNE) ne peut arrêter

On ne peut pas le nier, la Couleur Pourpre, c’est avant tout une histoire de sororité. Les femmes, leur solidarité, sont au centre de ce drame musical et chacune d’elles a retenu notre attention.

Pour commencer, la jeune Nettie qui, du haut de son jeune âge, sait ce qu’elle veut (être enseignante dans une Amérique post-esclavage des années 1900) et tient tête aux hommes sans sourciller. Jusqu’au bout, Nettie se bat. Pour elle, mais aussi pour ceux qu’elle aime.

Il y a également Sofia, cette femme au fort caractère qui ne laisse et ne laissera jamais un homme dicter sa vie. Son mari, elle le tient par le bout du nez. Elle l’aime, mais elle s’aime avant tout. C’est le genre de femmes qu’exècre « Monsieur » : pas assez docile, à la langue bien pendue, et pourtant, c’est le genre de femmes qu’on admire, et elle en a bien conscience.

La chanteuse Shug Avery est indépendante. A une époque où les femmes, et plus encore les femmes noires, n’avaient pas la liberté de travailler, elle vit de sa passion et surtout pas aux crochets d’un homme. Ce qu’elle veut, elle l’obtient et bizarrement, cette femme, en particulier, ne semble pas poser de problème à « Monsieur ».

Après des débuts difficiles, la Celie adulte a enfin trouvé sa voie. Elle est devenue forte, libérée, et est désormais capable de tenir tête à « Monsieur » et de vivre sa vie comme bon lui semble. On assiste, tout au long du film, à son ascension et c’est avec soulagement que la chrysalide devient papillon, juste sous nos yeux.

D’abord discrète, Squeak a su gagner sa place dans ce classement en choisissant, un jour, de dire « stop » à la vie qu’elle menait pour suivre nos héroïnes dans la quête d’un bonheur qu’elles ne pouvaient trouver qu’en se trouvant elle-même.

Petits clins d’œil

Le roman épistolaire d’Alice Walker avait déjà connu une première adaptation cinématographique, réalisée par Steven Spielberg en 1985.

Whoopie Goldberg (Sister Act) y tenait le rôle de Celie. En 2023, l’actrice américaine fait un caméo en tant que sage-femme, pour mettre au monde l’enfant de (la nouvelle) Celie.

A la production du film de 2023, nous avons pu retrouver Steven Spielberg, mais également Oprah Winfrey qui, en 1985, incarnait le rôle de Sofia.

Des chansons inspirantes

Que serait un musical sans ses airs entraînants qui nous donnent envie de danser, chanter et croire que la vie a un sens ?

Keep It Movin’, interprété par Halle Bailey (La Petite Sirène) – la jeune Nettie –, chante la vie et l’espoir :

« When you get down, just dance around like you’re a child

(Quand tu es au plus bas, danse comme si tu étais une enfant)

[…]Life can never break your soul,

(La vie ne pourra jamais briser ton âme,)

Every day, the sun don’t shine, but oh

(Le soleil ne brille pas tous les jours, mais oh)

Keep it movin’, keep it movin

(Continue d’avancer, continue d’avancer) »

_

Hell No!, interprété par Danielle Brooks (Orange Is the New Black) – Sofia –, dénonce les violences faites aux femmes et les exhorte à s’élever, se battre :

« All my life, I’ve had to fight
(Toute ma vie, j’ai dû me battre)
[…] You remind me of my mama
(Tu me rappelles ma maman)
Under your husband’s thumb
(Sous le joug de ton mari)
[…]Why you so scared? I never know
(Pourquoi as-tu si peur ? Je n’en sais rien)
But if a man raise his hand
(Mais si un homme lève la main)
Hell no
(Hors de question)
[…] Girl child ain’t safe in a family of mens, uh

(Une fillette n’est jamais en sécurité dans une famille d’hommes,)
[…] Oh, you better learn how to fight back while you still alive
(Oh, tu ferais mieux d’apprendre à riposter tant que tu es encore en vie) »

_

Et enfin, I’m Here, interprété par Fantasia Barrino – Celie adulte –, est un hymne à l’amour et à la personne qu’elle est devenue :

« I don’t need you to love me

(Je n’ai pas besoin que tu m’aimes)
[…] I’ve got my sister, I can feel her now
(J’ai ma sœur, je sens sa présence)
She may not be here, but […] I know she still love me
Elle n’est peut-être pas là, mais je sais qu’elle m’aime toujours
[…] I believe I have inside of me
(Je crois que j’ai en moi)
Everything that I need to live a bountiful life
(Tout ce dont j’ai besoin pour vivre une vie riche)
[…] I’m thankful for

(Je suis reconnaissante)
Lovin’ who I really am

(D’aimer qui je suis réellement)
I’m beautiful, yes, I’m beautiful

(Je suis belle, oui, je suis belle)
And I’m here

(Et j’existe) »

​​©Warner Bros Pictures