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« Je crois que le plus important c’est de donner toujours le maximum et surtout de se dépasser et ne jamais aller à l’économie. »
Johan Nus
1. Partie Culturelle
Que représente la danse pour toi ?
Johan Nus : La danse c’est une partie de moi, elle est arrivée dans ma vie à l’âge de 5 ans. Elle m’aide à respirer, elle m’aide à évoluer, elle est indissociable de moi.
Ta comédie musicale préférée ?
Johan Nus : Billy Eliott, forcément parce que je me reconnais dedans, parce qu’elle représente le combat et le parcours d’un petit garçon qui n’a qu’une seule envie, c’est celle de danser. Et il faut se dire qu’il y a plus de quarante ans, danser ce n’était pas évident à la fois dans le contexte familial et dans l’époque.
Ta chanson de comédie musicale préférée ?
Johan Nus : J’ai plein de chansons de comédies musicales que j’adore. Il y en a tellement mais j’adore Gethsemane de Jesus Christ Superstar, j’aime Electricity de Billie Eliott, j’aime I am Who I Am de La Cage aux Folles.
L’artiste qui t’inspire ?
Johan Nus : Jerome Robbins, c’est le chorégraphe par excellence, c’est West Side Story, c’est lui qui a su lier à la fois le classique et la comédie musicale. Et en plus contemporain, je trouve que Matthew Bourne est très inspirant. Ils font partie de ceux qui allient la danse et la narration, l’histoire est aussi importante tout comme le propos, la scénographie. Ils ne se contentent pas juste de mettre des steps les uns derrière les autres, ils sont vraiment dans l’histoire et dans l’esthétique. Je me reconnais en eux parce que j’ai envie de raconter des histoires, parce que j’ai besoin qu’il y ait une forme, des couleurs, une esthétique particulière et à chaque fois que je fais un nouveau ballet ou une nouvelle performance, j’essaie avant tout de raconter quelque chose.
L’artiste qui faisait rêver l’enfant que tu étais ?
Johan Nus : Patrick Dupont ! Quand j’étais petit il était au ballet de Nancy, il en a été le directeur et je l’ai vu quand j’étais gamin. Et j’ai vu Dupont danser Salomé et c’est un des ballets qui m’ont le plus marqué. Dupont m’a fait rêver dans sa liberté, dans sa fougue, dans sa technicité, dans son interprétation.
Si tu pouvais aller voir l’artiste de ton choix en concert, qui choisirais-tu ?
Johan Nus : Je vais les voir ! Mais il y a un artiste que je n’ai pas vu, c’est Michael Jackson, j’aurais adoré le voir. Je n’y suis pas allé et je pense que c’est quelqu’un qui, par son aspect créatif, par le show, par la performance, par l’homme, se dépasse… J’aime ces artistes qui se dépassent, je crois que le plus important c’est de donner toujours le maximum et surtout de se dépasser et ne jamais aller à l’économie. C’est ce que j’essaie d’enseigner à l’école, être le plus généreux possible.
Quels sont tes rêves désormais ?
Johan Nus : J’ai beaucoup de rêves qui ont été réalisés. Cet été je pars au Japon présenter mon Lac des Cygnes sur l’eau, ça c’est un rêve incroyable. J’ai travaillé à la Comédie Française, j’ai travaillé dans de magnifiques Opéras. Mais s’il y a un lieu où j’aimerais créer c’est à Garnier. S’il se réalise, c’est fantastique et s’il ne se réalise pas, ce n’est pas grave ! Parce que je fais plein de belles choses dans ma vie, que ce soit à Vegas ou en Australie. Et surtout, le souhait c’est de conserver l’équilibre entre l’artiste et la vie personnelle.
Quel est le plus grand souvenir de ta carrière ?
Johan Nus : Alors franchement ils sont nombreux, mais celui qui m’a vraiment marqué c’est la première du Lac des Cygnes qui était dans l’eau, dans des conditions pas faciles, avec des danseurs magnifiques. Sur les réseaux sociaux les gens n’étaient pas tendres du tout et à la première ça a été un succès, j’ai été hyper ému. Je me suis dit "Ok, c’est un souhait d’enfance de réinterpréter ce ballet-là, qui fait vraiment partie de l’esthétique des grands ballets classiques". Je me suis dit que j’avais fait quelque chose d’important et je savais que ce serait un tournant dans ma carrière.
Et si c’était à refaire...
Johan Nus : Je pense que les chemins que j’ai pu emprunter, les choses que j’aurais pu mieux faire c’est ce qui m’a construit et c’est ce qui a fait que je suis l’artiste, le chorégraphe et l’homme que je suis aujourd’hui. Parfois j’aurais aimé aller plus vite mais je crois que ce n’était pas nécessaire, je crois qu’il faut le temps pour l’épanouissement et l’accomplissement. Parfois on a cette fougue et on aimerait que les choses aillent plus vite, mais le temps est nécessaire.
J’ai vu que tu avais travaillé pour Disneyland, est-ce que tu aurais une anecdote ou un souvenir marquant ?
Johan Nus : C’était juste magnifique quand Emmanuel Lenormand m’a appelé pour me proposer de travailler sur la parade du 20ème avec ses équipes. Enfiler tous les costumes des soldats, des cartes, d’avoir la chance de pouvoir essayer les chaussures pour me rendre compte des possibles et des difficultés qu’il y aurait, j’ai trouvé ça magique. Moi la première fois que je suis allé à Disney, j’avais 18 ou 20 ans, c’était un rêve de gamin qui me paraissait inaccessible, alors me retrouver dans les coulisses en train de pouvoir créer avec les équipes ces ballets, c’était génial. Avant de créer à Disney, j’y ai travaillé comme danseur. J’ai conservé cette âme-là et encore aujourd’hui quand j’ai la chance de pouvoir travailler sur des events comme cet hiver où j’ai fait la Discoparty de Mickey et de ses amis pour Nouvel An, c’était magique ! On a eu la chance de pouvoir faire danser le Vogue de Madonna à Minnie, Clarice et Daisy, c’était juste incroyable ! Je suis toujours un gamin et c’est vraiment une jolie maison qui respecte les artistes et qui est très engagée en la qualité. J’aime vraiment y travailler, vraiment !
Quelle serait la BO de ta vie ?
Johan Nus : Ghost ! Dans ma vie, quand je fais du sport, j’écoute Sister Act parce qu’il y a une énergie débordante, quand je suis mélancolique j’adore écouter Ghost, et puis celle qui me donne aussi la patate c’est Dirty Dancing ! En ce moment j’écoute beaucoup "& Juliet" parce que j’adore leurs interprétations des chansons.
2. Portrait chinois
Si tu étais
Un style de danse : Néoclassique,
Une chorégraphie de film : West Side Story,
Un instrument : La contrebasse, elle me fait vibrer,
Un Disney : Aladdin,
Un personnage de Disney : Mickey parce que c’est le chef d’orchestre,
Une comédie musicale française : Starmania,
Une comédie musicale mondiale / internationale : Memphis,
Chanson : Action Melody,
Clip : Smooth Criminal,
Un personnage de film : James Bond,
Un film : Matrix,
Une pièce de théâtre : Les filles aux mains jaunes,
Un ballet : Roméo et Juliette
« Je pense que les chemins que j’ai pu emprunter, les choses que j’aurais pu mieux faire c’est ce qui m’a construit et c’est ce qui a fait que je suis l’artiste, le chorégraphe et l’homme que je suis aujourd’hui. »
Johan Nus